Journal d’un film #4 Retour à Grand Anse
Je suis retournée à Grand Anse, dans le temps suspendu de l’inter campagne et la première chose qui m’a frappée c’est que son chant avait changé.
Je suis retournée à Grand Anse, dans le temps suspendu de l’inter campagne et la première chose qui m’a frappée c’est que son chant avait changé.
Je m’attache au travail, à sa chorégraphie, à ses rites, au corps à corps des hommes avec la machine. Ils ont des voix puissantes, habitués qu’ils sont à percer le fracas de l’usine, leurs corps sont modelés par le travail. Je veux inscrire leurs gestes méconnus, leur histoire ignorée.
Les séances de lecture du temps de la récolte sont une première étape du travail accompli avec les ouvriers de l’usine Grand Anse sur les témoignages d’esclaves du procès Valentin : il s’y met en oeuvre une étymologie vivante et vibrante du mot « nègre ».
Arrivée à Marie-Galante, 3 jours avant le tout premier tournage de Paroles de nègres. Découvrir, observer, sentir, être là, c’est être déjà dans le film.